IKIOU : L’ICI ET L’AILLEURS

IKIOU : L’ICI ET L’AILLEURS

IKIOU naît en 1962 sur l’île de Namhae, en Corée. Il étudie la peinture à partir de 1976, à l’académie de Séoul, avec pour premier médium l’encre de Chine. L’artiste s’intéresse à la calligraphie, travaille la justesse du trait, la tension du pigment, avec toute l’exigence que cet exercice requiert. Au-delà de la technique, IKIOU ressent une plongée en lui-même, le pinceau faisant liaison de l’œuvre à son esprit. Cette inclinaison spirituelle dans la pratique de son art ne quittera plus l’artiste, et ses recherches prendront diverses formes, au gré des années, de ses voyages et rencontres.

Il s’installe en France en 1988, étudie l’Histoire de l’art et les Lettres Modernes, rencontre le peintre et professeur Christian Schmidt dont il fréquente l’atelier. L’esprit critique et de nature curieuse, IKIOU questionne inlassablement sa peinture, et vise à faire dialoguer simplicité plastique, richesse picturale et spiritualité. Il articule peu à peu cette quête autour du gris dont il crée des saturations, Ikiou’s grey, pour en extraire un signe ou un espace, une forme, une idée.

1-IKIOU- Rudebeckias - 2018 - Huile sur toile - 70x70cm - mecenavie

IKIOU – Rudebeckias, Huile sur toile, 70x70cm, 2018

Couleur de l’absence, le gris est communément déconsidéré par les peintres, tant il ne mène à rien de précis dans le réel, tout au mieux la cendre ou la brume. L’artiste y voit au contraire, une couleur qui peut tout communiquer par sa neutralité. Un état d’âme, une pensée, un paysage. Faisant table rase des poncifs et des facilités, c’est de cette couleur qu’il construit ses compositions, réservant ses teintes vives et chaudes aux formes concrètes du Monde. Ses sujets se déclinent alors en deux présences sur la toile : la nature et l’Homme, et plus précisément, l’arbre et l’objet-chaise.

IKIOU - Chaise orange, Huile sur toile, 100x81cm

IKIOU – Chaise orange, Huile sur toile, 100x81cm

L’arbre, d’un côté, désigne la naturalité de la Terre, autonome de l’Homme et dont l’Homme dépend en tant que matière première, ressource et contemplation. Il se tient, droit, fier ambassadeur de la beauté, de l’essence et du rythme du Monde. La chaise, elle, artefact de bois, est à la croisée de cet arbre et de l’esprit de l’Homme, qui invente et construit, transforme et détruit.

Artificielle et standardisée, la chaise est un objet ordinaire et propre à chaque personne. C’est par cette trivialité qu’elle nous surprend d’abord. Mais IKIOU la représente vide et détermine un subtil paradoxe, car l’humain semble y briller davantage par son absence. Elle se fait alors symbole du temps qui file et de ses traces, de l’attente et ses atermoiements, du recueillement. Elle prend vie, à mesure que nous l’observons, et de symbole devient un personnage, empli d’humanité.

IKIOU - à gauche : Chaise blanche dans le jardin gris, huile sur toile, 100x81cm, 2017 - à droite : Souvenirs d'été, huile sur toile, 162x130cm, 2018 - mecenavie

IKIOU – à gauche : Chaise blanche dans le jardin gris, Huile sur toile, 100x81cm, 2017
- à droite : Souvenirs d’été, Huile sur toile, 162x130cm, 2018

L’artiste établit ainsi un monde tout personnel, aux sphères interconnectées, entre l’ici et l’ailleurs. Un espace méditatif où le silence est un cri du cœur. Puissante et économe, sa peinture est onirique, métaphorique et mentale. Il y est question de temps et d’infini, de vie et de mort, de cycle. De la nature au corps et du corps à l’esprit, chaque œuvre peut se lire selon des cheminements profonds, universels autant qu’individuels.

IKIOU expose aux côtés de MECENAVIE, sur l’édition 2020 du salon ArtExpo New York (du 01 au 04 octobre).

 




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